brouillon d'articles sur les afghans mineurs

Publié le par zetkin

Les jeunes hébergés par les no-borders n'ont pas été remis au Conseil général

Depuis plusieurs semaines des militants gravitant dans la mouvance No Border, hébergaient une quinzaine de mineurs afghans dans la maison que le groupe louait rue Mgr-Piedfort. Le bail n'a pas été reconduit et tous devaient quitter les lieux hier. Les jeunes pachtouns devaient ainsi être remis hier à la police qui devait, sur ordonnance du parquet, être confiés aux services départementaux de la protection de l'enfance. « J'ai découvert cela mercredi soir, confie Pierre de Bousquet de Florian, préfet du Pas-de-Calais. J'ai exprimé mon inquiétude et ma grande réserve.
Héberger des mineurs, âgés parfois de seulement douze ans, est totalement illégal et dangereux
. » Est-ce pire que les laisser à la rue ? « Il s'agit d'enfants, fulmine le préfet. On n'a pas à écouter un enfant mais à le protéger. Ces jeunes sont du ressort de la protection de l'enfance en danger. » Radoslaw Jerzy Ficek, pour France terre d'asile, partage cet avis : « Héberger ces jeunes était pénalement dangereux. J'étais sincèrement très préoccupé par cette situation qui reste une soustraction de mineurs. Cette action a sans doute été motivée par des sentiments humanistes, mais pour aider ces jeunes en situation de particulière vulnérabilité, il faut un encadrement adapté et professionnel. Cette mouvance No Border ne me paraît ni très professionnelle, ni très encadrée. » Il participait à la réunion avec le préfet et nuance cependant l'action judiciaire : « Il n'existe pas de prise en charge réelle des mineurs car les procédures mises en place et les structures d'accueil sont inadaptées. Les jeunes placés en foyer d'accueil y restent rarement plus de vingt-quatre heures. » C'est une demande incessante des associations désormais relayées par France terre d'asile : « Nous proposons la création d'un dispositif d'hébergement en stabilisation des jeunes migrants pour une réelle prise en compte de ces enfants. En réalité, ce qu'on fait actuellement c'est décourager ces jeunes d'accepter la protection de la France. » Hier soir, peu après 19 heures, les no-borders n'avaient toujours pas remis les jeunes qu'ils hébergeaient à la police aux frontières. Ont-ils été rendus à la rue ? Ont-ils été menés au BCMO ? Ont-ils été hébergés dans le hangar loué par SôS soutien ô sans-papiers, rue Cronstadt, à Calais ? Ce serait s'attirer les foudres des autorités. « Ce hangar n'est pas aux normes pour accueillir du public. C'est la loi », conclut le préfet.
A.TH.

« C'est vrai que des choses ont été accordées mais ça reste très peu. » L'abbé Jean-Pierre Boutoille, porte-parole de C'Sur ne masque pas sa déception quant à la réunion qui s'est tenue en sous-préfecture mercredi soir : « Par exemple, ce sont toujours les bénévoles qui nettoient la salle le matin. » Actuellement, ce sont les volontaires qui, après avoir passé la nuit à encadrer les deux cents personnes qui dorment dans cette salle, nettoient le lieu. Il avait cependant été convenu qu'ils n'auraient plus à le faire. « Normalement, les services municipaux doivent désinfecter la salle le matin », confirme Pierre de Bousquet de Florian, préfet du Pas-de-Calais qui renvoie la balle vers la maire de Calais. « Nous avons montré au préfet l'état de la salle pour qu'il comprenne, rapporte un médecin, adhérent de Médecins du monde. L'idée est simplement que l'hébergement au BCMO ne devienne pas un foyer de contamination. Attention, ce ne sont pas les gens qui sont sales, mais dès lors qu'on ne nettoie pas comme il le faut c'est sale. C'est aussi simple que ça. » L'approvisionnement en couvertures ressort de ce même souci d'hygiène. « On récupère les couvertures avec lesquelles les gens ont dormi le matin. On les pose les unes sur les autres. Faute d'avoir assez de couvertures, on reprend les mêmes le soir. Les personnes n'ont jamais la même couverture  », explique le médecin d'MDM. Un lot d'une centaine de plaids, récupérés auprès de la Croix-Rouge par la préfecture, a été distribué hier soir au BCMO.

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