28 novembre 2009: première petite action transfrontalière

Publié le par zetkin

Après la destruction de la jungle, le 22 septembre 2009, l'émotion suscitée avait poussé des extérieurs à Calais à proposer une action sur le passage des frontières.

Deux réunions plus tard, et quelques précisions sur la répression des mouvements politiques et des procédures policières à Calais, ont produit cet évènement.


Réaction immédiate de la maire de Calais?


Le 18 novembre, Nord Littoral annonçait l'action de passage par un titre censé redonnait des sueurs aux habitants de Calais.
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  Vers une heure du matin, des ouvriers d'une boîte privée et les jardiners oeuvraient  près de la mairie. Le lendemain, le parking de la mairie fut embouteillé de barrières.
Tous fichés!


Le temps exécrable et la proximité d'autres évènements militants, doublés d'un manque de temps pour préparer une grande mobilisation, n'a pas amené beaucoup de monde à Calais.

La révolte ne suffit pas en elle-même. Il reste à la traduire.
La préfecture nous avait amené quant à elle, un nombre proportionnel de policiers et de gardes mobiles. Sans doute ont-ils établi un coefficient de répression?
Tout le monde a pu bénéficier de leur extrême bienveillance fascisante. Et ceux qui avaient cru échapper aux contrôles sans motif, ont été alpagués à la sortie du local No Border, tard le samedi soir.


Une matinée confuse

Nous n'avions prévu aucune action particulière, si tant est qu'elle aurait été dépendante du nombre et de la motivation des présents. Le rassemblement devant la mairie ressemblait à l'attente de futurs convives.
Qui a eu l'idée de distribuer des tracts aux 4B?
Tout à coup, l'un des "appelants", considéré responsable de la manifestation à Folkestone, nous a demandé d'énumérer les rues d'un parcours vers le port!
Il nous a expliqué que la police refusait qu'on aille dans la direction des 4B.
Mais nous n'avions pas prévu de nous rendre en cortège sur la route, aux 4B. Comment la police pouvait-elle nous refuser d'aller distribuer des tracts? Et pourquoi lui avoir demandé son avis pour marcher sur un trottoir?

Idem pour la direction du port: nous n'avions pas prévu de nous rendre en manifestation jusqu'au port de Calais. Rien de tel n'était annoncé.

Ok, on pouvait se passer de l'annonce et décider de produire une telle action. Mais dans ce cas, on ne demande pas l'avis aux policiers. On le fait.

Répétition policière de la commémoration:

Marcher est devenu une manifestation
Nous avions décidé de tracter au marché de Calais Nord, où tout le monde devait se rendre.
Tout le monde, donc, partit en voiture ou à pied.

Nous avions le droit de tracter au marché. Mais pas le droit de nous y rendre. Exactement ce que cette police réalise pour les droits d'asile réfugiés.

A peine avions quitté le parking de la mairie, à 3, que deux véhicules, dont l'un banalisé, nous coinçaient au pont de la gare. Nous songions qu'il s'agissait d'un contrôle des papiers et des sacs à dos.
Et bien non, on nous bloquait le chemin en nous refoulant vers la mairie. Le policier nous parla de manifestation interdite et de périmètre de sécurité. Nous, nous ne faisions que marcher sur le trottoir.
Pas de contrôle, nos têtes devaient être connues.
Moi-même, j'ai reconnu deux policiers dans le groupe.
Obligés de revenir au parking de la mairie, nous sommes montés dans la voiture d'un copain et hop, direction marché de Calais Nord.
Nous y retrouvâmes deux militants.
Pas eu de problème pour tracter. C'était bientôt l'heure de prendre le car-ferry.

Devant chercher trois autres camarades restés confinés au chaud, une voiture de police commença à nous suivre. Puis une deuxième et une troisième tandis qu'on sonnait à la porte du copain, encadrés par deux statues en costume, sur pattes.

Aussitôt la porte ouverte, un groupuscule anarcho autonome d'extrême droite, gonfla l'effectif. On nous somma de quitter le périmètre de sécurité.
Ce que l'on fit, nous séparant en deux groupes.
Et nous voilà marchant sur les trottoirs de Calais Nord, avec un éventail de policiers en jambière de cuir, derrière nous. Interdiction de rebrousser chemin, interdiction d'entrer dans le café de l'Hovercraft, interdiction de photographier les irréguliers...

La copine nous récupérant en voiture, nous nous sommes dirigés vers l'embarquement.

Les seuls débordements sont policiers:

Une gentille police pour une gentille manifestation
La police anglaise a été charmante. Dès le départ, elle s'est excusée de ne pas avoir mis plus de policiers (!)

Quel honneur!

Devant le centre de renseignements conjoints, on m'a affirmé n'y avoir jamais vu d'officiers français. Ah bon! Histoire de me dégager les pieds de la pelouse de leur parking, certainement.



La patience anglaise a des limites tout de même.


Les objectifs policiers anglais devaient être de ne pas nous laisser marcher sur la route. Dès que nous franchisssions l'espace entre deux trottoirs, nous en profitions pour étaler à la vue des conducteurs anglais surpris, nos banderoles.
Nous ne génions pas la circulation.


Mais au bout du troisième passage, les petites poussées des policiers nous forçant à avancer devinrent plus rudes. L'endroit était idéal. Sous un pont, nos slogans retentissaient avec force.
Nous commençâmes à étaler nos deux banderoles sur les barrières de sécurité.



Les policiers anglais confisquèrent celle où était écrite: "NO ONE IS ILLEGAL"
Nous avertisssions alors la police que nous ne bougerions pas de l'endroit sans la banderole.



Que se passa-t-il à ce moment-là? Seuls ceux qui ont parlé avec les anglais le savent. Ils sont revenus nous annoncer que l'on devait partir d'ici, à moins de vouloir se faire tous arrêter.
Le bateau était avancé d'une bonne heure. Les messieurs de la police auraient téléphoné à P§O.


Sans concertation, on nous proposait ni plus ni moins qu'une dislocation.














Un groupe partit vers la ville, l'autre vers la gare. Nous apprîmes que le groupe vers la ville, essentiellement des gens de la CNT, ont subi un contrôle assez fouillé.


Fin de la partie.

Mais début d'une autre. Rendez-vous est pris.

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